Les Normands ravagèrent et pillèrent Andenne en 883 puis le Comte de Namur la réduisit en cendres vers 1050. Les religieuses du monastère furent alors obligées de fuir et se réfugièrent sur leurs terres à Mont-devant-Sassey, dans le Clermontois (près de Verdun). Elles y demeurèrent plus d’un demi-siècle et y édifièrent une nouvelle église à partir de 1127, à l’emplacement de l’église primitive.
Les religieuses firent aussi construire, sur les coteaux de l’église, leurs habitations qui ont conservé le nom de cloitre. La forme de ces quartiers d’habitation aura déterminé le plan du village tel qu’il demeure actuellement, épousant le contour du contrefort boisé où domine l’église.
La rue principale de Mont-devant-Sassey s’appelle encore aujourd’hui : rue d’Andenne.
Mont-Devant-Sassey eut à subir bien des épreuves jusqu’à nos jours. Les Dames d’Andenne purent conserver la Seigneurie de Mont jusqu’à la Révolution mais on essaya plusieurs fois de les spolier de leurs biens. Primitivement, Mont et Sassey ne formaient qu’un seul ban. Ce n’est qu’en 1307 (date de leur affranchissement à la loi de Beaumont) qu’ils furent séparés. Les archives ne nous apprennent rien de bien particulier pour cette époque sinon des transactions, l’application de l’affranchissement (redevances versées au Seigneur, …), la gestion des forêts, … Mont faisait partie de la Prévôté de Dun, c’est à dire du Clermontois qui constituait un des ensembles les plus importants du Comté puis Duché de Bar, indépendant de la France.
Le nom du village fut orthographié de différentes manières : « Mons » en 1257 dans le cartulaire de la cathédrale de Verdun, et en 1307 dans une charte de Gobert d’Apremont : « De Montibus » et « Mont » à partir de 1571. Cette dénomination s’explique par la topographie locale.
Au XVIIe siècle, l’église de Mont-devant-Sassey dut être fortifiée pour résister aux assauts lors de la Guerre de Trente Ans et de la Fronde mais elle subira de très nombreuses attaques et des dommages successifs. En 1637, le maréchal de Châtillon tente, en vain, de déloger des brigands réfugiés dans l’église. C’est la guerre de Trente Ans, époque la plus tourmentée de toute l’histoire de la Lorraine.
En 1652, le comte de Grandpré et les soldats français se sont retranchés dans l’église. Les partisans du Prince de Condé et leurs alliés espagnols projettent de les attaquer, mais ils renoncent car l’essieu de leur canon venant de Stenay casse. L’année suivante, une garnison française est installée dans l’église qui devint ainsi une sorte de caserne. Cette fois les Espagnols attaquent vraiment après un bombardement occasionnant d’importants dégâts. Des traces des combats de 1637 et 1653 sont encore visibles sur le mur nord de l’édifice.